Player un jour, player toujours ?

Qu’est-ce qu’un player ?

Tu veux vraiment savoir ? Alors, prépare-toi : courailleur, coureur de jupons, pistacheur (spécial dédicace au Cameroun), queutard, séducteur, tombeur de jupes en série, Don Juan, Casanova… et bien sûr, le grand classique, charo.

Ah, le Don Juan, cet artiste de la parole, ce virtuose de la réplique ...

Sa plus grande fierté ? Rappeler à quel point il est incroyable, même si personne ne le lui demande.

Qu’il parle de ses exploits sportifs, de ses diplômes poussiéreux ou de ses biceps en béton, il est persuadé que c’est le ticket gagnant pour te séduire.

Et on doit bien l’avouer : il sait captiver l’attention. Il te regarde comme si tu étais l’unique élue… d’un soir. Eh oui, désolée chérie, seulement d’un soir.

Parce que dès que minuit sonne, notre séducteur repart conquérir d’autres contrées. Pas de sentiment dans cette affaire, juste une obsession pour la nouveauté et un tableau de chasse bien rempli.

Pour lui, la séduction, c’est une question de chiffres !

Et pour ça, il s’entraîne comme un sportif de haut niveau : soirées, applis de rencontre, un travail à plein temps.

Il ajuste tout au millimètre : pas trop rentre-dedans, mais pas trop doux non plus. Aucun sentiment dans l’équation, juste un défi. L’art de passer d’une fille qui ne calcule même pas à une qui devient… disons, plus ouverte à la proposition.

Bingo ! Le jackpot.

Sa première arme ? L’intuition. Il décèle tes désirs secrets, ou du moins il pense les connaître. Ensuite, tout est permis. Et évidemment, savoir qu’il réussit là où d’autres galèrent ? Ça, c’est son plus grand kiff.

Il se sent invincible. La séduction, pour lui, c’est comme une compétition où il est toujours sur le podium, le chasseur qui ne rentre jamais bredouille.

Ah, l’homme est fait pour la chasse dans tous les sens du terme...

Si déjà tu commences à grimacer à l’idée que je vais peut-être glorifier la tromperie, calme-toi tout de suite et sache que tout ce qui sera dit ici reste entre nous.

La loi de l'Omerta, baby.

Alors, quel homme n’a jamais rêvé de tromper ou de se taper un maximum de femmes ? Hein ? Allez, fais pas la prude.

Pour ma part, je te le dis franchement, il y a eu des périodes où j’étais chaud, mais chaud bouillant, à en faire fondre la glace polaire.

D’ailleurs, là, je vais te faire une confession bien égocentrique, à la hauteur de ma modestie légendaire.

2019, c’était l’année. Et quand je dis l’année, je parle d’une centaine de conquêtes.

Ouais, tu as bien lu. Et sans exagérer, bien sûr ! Merci à mon physique de rêve (oui, je remercie mon corps, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, c'est fou ce qu'elles sentent bon ces fleurs).

Merci Tinder, Adopte, et compagnie. Merci à la salle de sport, mes amis, mon job, Insta… Bref, merci à tous les facteurs qui ont fait exploser les stats. Parce qu’on ne va pas se mentir, sans ça, jamais je n’aurais atteint de tels sommets.

Pourquoi, tu me demandes ? Je te vois venir.

D’abord, j’avais le temps (très important, ça).

Ensuite, j’étais célibataire (eh oui, aucune obligation). Et puis, je sortais d’une relation toxique.

Quatre ans avec quelqu’un qui t’endort sous la couette, forcément, tu te demandes si c’est toi qui cloches ou elle. Fallait bien tester le marché, non ?

Donc, j’ai mis en place une stratégie… bon, je te l’accorde, une stratégie de merde, mais une stratégie quand même. Insta avec des photos un peu sauvages, soirées tous les week-ends avec des charos (des vrais de vrais), traîner avec des filles qui ne m’intéressaient pas mais qui avaient des copines intéressantes, changement de garde-robe… Tout ça pour rencontrer un max de femmes et concrétiser dans la soirée. Pas d’autres buts, hein. Juste le chiffre.

Et là, bam ! Les fruits ont commencé à tomber dans mes mains, alléchants à souhait. J'avais presque envie d’en garder quelques-unes, mais non, mon objectif était plus ambitieux : viser le max: mariées, célibataires, escorts, jeunettes, MILF… mon seul but : atteindre un chiffre bien précis. C’est beau, non ?

Mais sous ces airs de mec hyper confiant, répartie facile, rire éclatant, la vérité, c’est que j’avais besoin des autres pour me rassurer. Besoin de plaire à tout prix, d’être vu, d’être remarqué.

Parce qu’au fond, j’avais peur de quoi ? De ne pas être aimé pour ce que je suis vraiment. Alors, je me suis créé ce personnage de séducteur invétéré, histoire de combler ce vide.

Manque de confiance, besoin d’assurance, tout ça, tu vois le tableau.

Je me disais toujours que la prochaine serait la bonne, celle qui comblerait enfin ce manque.

Spoiler : ce n’était jamais le cas. Pourquoi ? Parce que renoncer à séduire, c’était comme renoncer à vivre. Chaque conquête était un exploit, et je ne pouvais pas m’en passer.

Bref, mes agissements trahissaient surtout ma difficulté à assumer mes désirs, en particulier ceux que j’éprouvais pour une femme.

C’était toujours éphémère, toujours superficiel. Ma volonté de séduire reposait sur une faille narcissique, une dépendance au regard des autres. Et tout ça, à cause d’une tromperie, bien sûr. Comme quoi, ça laisse des traces.

Sur ce, mes chers moches, je vous laisse. J’ai bien assez raconté ma vie pour aujourd’hui. Je crois que j’ai étalé mes tripes de mouton ici.

Alors, pas de vengeance, ok ? Acceptez ce qu'il s’est passé, faites la paix avec votre conscience, et retenez bien une chose : jouer avec les sentiments des autres, c’est un très mauvais game... qui vous reviendra toujours en pleine face et ce, dix fois plus fort.